samedi 28 décembre 2013

Combien de broulx

Je pouvais pas la placer dans sa cage de transport parce son collier élisabéthain n’entre pas dedans, alors je l’ai emballée dans une couverture chaude et involontairement assortie à son abat-jour. Parce que Po est encore pognée avec ça, pauvre ti lampadaire. Son bobo au front serait guéri depuis longtemps si elle n’avait pas le réflexe d’arracher la galle. Après lui avoir fait essayer 8 ou 9 modèles qui varient de mal adaptés à totalement ridicules, j’ai fini par lui en fabriquer un (recette à venir). Anick est venue nous chercher et nous a accompagnées jusqu’à la salle de consultation. Po est restée sage du début à la fin. Bon pitou.

Encore chez le vet, bin oui. Hier soir, je me demandais « comment ça j’pue d’même? », et quand j’ai compris que l’odeur provenait de Po, plus précisément de sa galle en guérison, j’ai eu un peu peur. J’ai appelé à la clinique aujourd’hui, et on m’a dit qu’effectivement, une mauvaise odeur ça peut être un signe d’infection, et que je ferais mieux de consulter. Je sais que Po ne va pas guérir de son cancer, mais elle mérite d’être soignée, elle mérite d’être le plus confortable possible jusqu’à son dernier jour. Là, on parle de soins palliatifs. Le vétérinaire lui a prescrit des antibiotiques pour combattre l’infection, et la semaine prochaine, quand j’aurai de l’argent, je vais aussi lui acheter des anti-inflammatoires pour ses articulations gériatriques. Po a une marche pour grimper sur mon lit. Ça diminue l’impact sur ses papattes quand elle en descend. Elle a le droit de me réveiller la nuit pour avoir du mou ou pour être rassurée. Elle a le droit de m’interrompre quand je travaille pour être flattée. Elle a le droit de se coucher où elle veut, même si ça m’oblige à faire des contorsions pour atteindre mon portable du bout des doigts. Les vieux chats devraient toujours avoir (presque) tous les droits.

Mais elle n’est pas encore morte! Elle a même reçu des cadeaux de Noël, la p’tite câlasse. Quand Lorraine est venue me porter sa clé la semaine dernière — je garde son adorable gros chat durant les Fêtes —, elle a donné à Po un énorme sac de croquette y/d, ainsi que quatre cannes de mou. Avec des choux! Oh là là, j’étais émue! 3,85 kg, va falloir que tu vives encore un boutte, ma picouille! Et lors du Réveillon dans ma belle-famille, belle-soeur m’a dit « il y a un cadeau pour Po accroché sur mon mur… » Un bas de Naël! Rempli de surprises! Hiiiiiii! Un oursin en caoutchouc, une grenouille flashy qui râle, un escargot à la cataire, une canne de poulet 100% blanc de poulet, une canne Kiwi Feline de Nouvelle-Zélande contenant de l’agneau élevé en liberté et du feijoa (je savais même pas c’était quoi!), ainsi qu’un sachet de gâteries « côtelettes de foie » (ça, va falloir qu’on m’explique). C’est magnifique! Mais le drame, c’est que Po n’a pas le droit de manger ça, le conseiller de la clinique me l’a confirmé. Ça pourrait ruiner son traitement contre l’hyperthyroïdie. Il est allé me chercher quatre cannes du mou de luxe que Po a le droit de manger, et il me les a données en échange des gâteries interdites. Wow! C’est vraiment Naël! 

Je viens de lui donner un premier comprimé de Clavaceptin. Elle capote. Ça doit goûter comme les meilleures gâteries du monde. Là, elle se promène un peu partout avec le nouveau collier élisabéthain que je viens de lui gosser. Elle ramasse parfois les coins pis les pattes de chaises avec ça, mais il y a un poisson dessus, c’est un peu quioute. Frédéric dit que c’est pas un p’tit lampadaire, c’est une flashlight. Et Patrick aurait dit « a l’air d’une réfugiée polonaise! » s’il l’avait vue dehors au froid, dans mes bras, emballée dans une couverture comme un p’tit cadeau de la fête à Jésus. Quand on a embarqué dans la voiture pour rentrer au Manoir deluxe, Po a émi un micro miaulement.

Le vétérinaire m’a donné un devoir. Ce soir, quand Po va dormir, je vais compter son nombre de respirations par minute. Ça va nous aider à évaluer le nombre de respirations qu’il lui reste. Mais ce qui compte, c’est le nombre de broulx. Ça, c’est plus important.

vendredi 27 décembre 2013

Beubaille 2013 (avec des IMAGES!)

L’année achève, tout le monde fait des bilans, et je suis exactement comme tout le monde, alors j’ai moi aussi je repense un peu à ce qui s’est passé dans les douze derniers mois et je me demande « est-ce que c’était tant de la marde que ça, 2013? ». Évidemment, il s’agit d’une liste non exhaustive. C’est pas que ma vie est SI palpitante que ça, mais je peux au moins dire qu’il m’est arrivée plus que huit affaires cette année.


Je suis devenue entrepreneure. Oui oui, j’ai fait enregistrer Les belles gnéseries de Lora Zepam. Et j’ai plein de projets gnéseux (et beaux)!



Je suis allée à Rimouski pour la première fois de ma vie. Un beau voyage avec Mathieu et Bock — ouin, je sais, c’est toujours bizarre quand je les nomme dans une même phrase, surtout dans cet ordre — qui m’a permis de voir ma Meulie et d’autres bêtes sauvages adorables. J’ai aussi appris qu’il y a une pénurie de cous à Rimouski.



J’ai enfin rencontré mes Blais! Et ça m’a encore plus donné envie de les adopter. Vraiment des bons êtres humains.



Je me suis fait un bon ami végane. Qui m’a lui-même fait rencontrer d’autres véganes super sympathiques. Pis c’est même pas du monde qui mangent de la luzerne et qui se soignent avec des roches magiques, là. Juste du monde qui pensent que les animaux c’est pas des choses qu’on peut exploiter. Ah pis c’est de sa faute si je suis maintenant accro aux puddings Belsoy — aussi appelés LES POUDIGNES —, à un point tel que je pense que les caissières de la poudignerie me jugent.



Je me suis ennuyée de mon frère. Darnziak et moi, on s’est presque pas vus de l’automne. Grosse session, gros projet. Mais on est des BFF jusqu’à la fin du monde, et même après, pis c’est pas nos vies d’adultes (LULL) qui vont venir fucker ça. Oh que non.



J’ai vécu le plus gros deuil de ma vie. Et c’est pas fini. Elle me manque, je pense à elle à tous les jours. C’est toffe, la vie après la mort.



Je m’apprête à vivre un autre deuil. Ma Po, ma vieille picouille d’amour, a le cancer. Je suis pas certaine qu’elle atteindra son 19e anniversaire. Je la traite aux petits soins, mes amis la gâtent, et je me prépare à l’inévitable.



Je suis gros en amour. Après mon divorce, j’ai eu peur de ne plus être capable de tomber en amour (oué, le gros cliché, je sais). Mais j’avais tort. Mon Mathieuse, je le marierais. Mais le mariage, je laisse ça aux autres. Quoique je trouverais ça amusant qu’on se magasine des robes de mariées sur la Plaza. Je voudrais le voir dans une robe qui a l’air d’un crémage à gâteau.




Pour 2014, mon voeux le plus cher, c’est que tous mes amis restent vivants. Pis là, je vais faire ce que je peux pour qu’ils soient le moins malheureux possible. Fais attention à toi, OK? Amour et paix dans ton coeur. 

mardi 26 novembre 2013

Quest au Salon du livre de Mourial

Samedi soir, j'ai reçu un drink par la tête — ça m'arrive, des fois, et je sais jamais d'où ça vient —, c'était un peu collant, je sais pas ce que c’était, et j’ai dansé juste assez pour suer (ça aussi ça m'arrive, de suer, mais pas souvent). Avant de me coucher, je me suis pas lavée, ça me tentait pas. Ni en me levant dimanche. J’ai eu une pensée pour Ed : tant qu’à aller au Salon du livre, aussi bien aller puer du batte au Salon du livre.



J’avais rendez-vous à 14 heures avec Darnziak à Place Bonaventure. J’ai donc mis mon cadran pour être sûre d’avoir le temps de passer chez Sophie Sucrée, parce que je m’étais promis d’offrir des pâtisseries végétaliennes à François vu qu’il y a rien du genre à Québec-Vule. Heille, j’étais pas mal énarvée : j’allais rencontrer François Blais en personne pour la première fois! Hiiiiii! Hon, il va-tu trouver que je pue? Bah, il va penser que c’est toute la foule humaine qui pue…

J’ai atteint le lieu de rendez-vous un peu vague à l’heure. Ça m’arrive de pas être en retard, et à chaque fois je suis un peu fière. Darnziak m’a vite repérée, il venait d’acheter son billet. J’ai texté Catherine pour qu’elle vienne me prêter sa passe d’exposant, question que je puisse entrer gratis. Payer huit piasses pour aller acheter des affaires dans un gros magasin qui fait même pas de solde, c’est un peu inacceptable pour le Séraphin en moi. J’ai même décidé de traîner mon gros manteau partout juste pour éviter de payer le vestiaire.

On entre. Premier niveau : des enfants. Beaucoup d’enfants. Pire que les enfants : des auteurs déguisés pour attirer les enfants à leur table. J’incite Darnziak à courir jusqu’au deuxième niveau, parce que je veux pas pogner la gastro, pis je veux pas prendre le risque de peut-être tomber sur une mascotte. J’ai peur des mascottes.

Ça sent toujours un peu drôle au SLM

Deuxième niveau : les stands sont numérotés. Bon. Je me souviens que le stand du Quartanier est au numéro 100, pis l’Instant même est juste à côté. Darnziak prend la map, mais moi je décide d’y aller à l’instinct. Yé pas sûr de ma décision. Il a raison, je me fourre pis je nous emmène n’importe où.

— Ça monte ou ça descend? Je comprends pas la numérotation.
— On devrait regarder le plan.
— Ouais, mais on pourrait aussi aller par là.

Non, je comprends pas plus la numérotation des stands. Oh! On trouve Iris!



On a enfin une piste! Mais c’est vraiment toffe de se déplacer, on essaie de faire du slalom parmi les humanoïdes qui nous entourent. On sait que notre quête sera pas facile, que beaucoup d’ennemis se trouvent sur notre chemin.

— C’est qui nos ennemis?
— Bin… Tute ce monde-là.
— Ah! Bin oui. Regarde, je pense que c’est Mathieu Bock-Côté.
— Vite, vite, COURS!… À moins qu’on aille lui lire le poème de Mathieurseno?
— Je pense qu’il le connaît…
— Ouin, t’as bin raison

Alors qu’on se dirige droit vers notre but, apparaissent dans mon champ de vision Nique et Maïté.

— NIQUE!
— Ça fait trois fois que je dis ton nom! Tu me fixais sans me voir!

Hum. Moi qui croyais que tous mes sens étaient en alerte. Je me cale une tite shot de jus de dragon. MP recovered. Je savais qu’elles seraient au Salon du livre, Nique avait fait un Bitstrips juste avant de partir. Je m’étais dit que j’allais la texter sur place pour la retrouver facilement; je suis une caller, après tout.

Les filles savent où se trouve le Blais, elles sont allées le voir juste avant. À nous quatre, on traverse la foule sans trop de dommages.



Nique et Maïté nous laissent dans la zone Dimedia. Nos chemins doivent se séparer temporairement, elles ont d’autres missions à accomplir.

C’est Darnziak qui spotte l’Instant même. On s’approche de la table, et on se trouve face à celui qu’on est venus voir.

Première constatation : François Blais n’est pas terrorisé comme un chevreuil qui se fait flasher des phares dans face. Il se débrouille même assez bien avec les humains qui viennent lui parler. OK, il est clairement pas dans son élément, je suis sûre qu’il aimerait mieux être dans son salon en train de regarder une reprise des Olympique avec sa soeur, mais je suis sûre qu’à peu près personne s’en rend compte. C’est une première rencontre officielle, mais c’est pas exactement ça. Tsé, on se connaît déjà. Il est pareil comme dans ses emails, et se voir en personne, c’est comme continuer nos emails mais en temps réel, pis avec nos faces animées.

On a jasé un boutte, il nous a montré la lettre de fan qu’il avait reçue, je lui ai offert les pâtisseries végé et un t-shirt l’Ostie d’Po édition spéciale pour ma belle brume, pis il a un peu sautillé quand je lui ai dit que j’avais des potins. Darnziak a dit faut pas trop potiner ici, on sait jamais qui c’est qui peut nous entendre. Hon. C’est vrai. Par chance, on n’a pas de méchancetés à dire. Juste des affaires comme : tsé le party que t’as manqué hier? Bin le meilleur boutte, c’est quand l’Écrou — Larouche et Bessette — ont sauté partout sur Killing In the Name, pis y paraît qu’à la fin, à la toute fin, bin Bertrand Laverdure était encore conscient. Des affaires de même.

François Blais n'avait pas peur parce qu'il portait son armure

On abandonne Frank avec le reste du monde pis on va voir Alexie pendant qu’elle est encore là. J’ai pas prévu de budget pour acheter des livres — toi, ça t’arrive-tu d’aller au salon du livre sans penser acheter des livres? — mais je refuse de repartir sans Royauté, le bébé livre d’Alexie qui vient de sortir au Quartanier, dans la superbe série Nova. OK, je suis pauvre, mais grâce à un item magique (la carte d’exposant de Catherine), je peux profiter d’un pas pire rabais. Bon, sur un livre de 9,00$, ça fait pas une super escompte, mais ça me fait plaisir parce que j’ai l’impression d’être cheap jusqu’au bout.

— Je suis désolée.
— Pour?…
— Pour ta vaginite.
— Ah! Euh. Eh, he he he. Je pense que je suis mal à l’aise.

Woupelaye. La caissière a vu mon macaron des Préliminettes. Je retourne au stand du Quartanier, Alexie me fait une dédicace que je lirai avant de quitter le salon, tutémue. Samuel Archibald est aussi en dédicace. Il tient sur ses genoux son adorable fillette qui lui dit à l’oreille que je ressemble à la Monster High Chloe. J’apprendrai plus tard que c’est une princesse égyptienne de 5 843 ans qui a un cobra comme animal de compagnie (il s’appelle Hissette). Je cherche Darnziak. On m’apprend qu’il est allé payer ses livres à la caisse

Je vais saluer Frank avant son départ. Nique et Maïté sont là, elles vont le guider jusqu’au métro. Darnziak ne pourra pas dire babaille à notre Blais, il est en train d’acheter le Quartanier au complet. Je niaise pas. Je pense qu’il a l’arc-en-ciel au complet dans l’une de ses huit bibliothèques. C’est pas pour rien que son plancher est croche.

On dit babaille à nos amis du Quartanier, pis on court chercher le stand de l’Écrou. On est encore tout fourrés dans les osseties de numéro de marde du crisme. Nique m’appelle. Elle a une map, et pendant qu’elle m’explique où aller, Darnziak aperçoit le numéro de l’Écrou. Tout est bon à l’Écrou. Les livres, les poètes, les éditeurs. Fredoune a gagné un prix de l’Alliance québécoise des éditeurs indépendants pour Volière. « On est tellement indépendants qu’on fait même pas partie de l’Alliance des éditeurs indépendants. » Larouche nous raconte ensuite comment Fredoune s’est débrouillé quand il a dû parler de son livre en public. On rit un coup. Mais on est surtout bin fiers de lui.

Les éditeurs de l'Écrou sont fiers de leur bebé

Nique et Maïté nous rejoignent. Je dis que ce serait temps que je rende à Catherine son précieux laisser-passer. Il faut qu’elle revienne le lendemain. Elle est au salon du début à la fin. On se plaindra pas trop de nos trois heures à souffrir de la foule et de l’air sec. Darnziak dit que ses yeux brûlent. « Je veux pas avoir de chalazion! » Bin non, tu capotes. C’est l’air sec normal du Salon du livre. Tu vas t’en remettre.




On trouve le stand de Catherine. Elle est pas là. Partie se chercher une potion magique pour toffer sa journée. On s’écroule sur un banc pis on placote jusqu’à son arrivée.

On a trouvé des livres pour Frédéric Dumont

Je suis satisfaite de ma journée. Je suis allée dans un endroit désagréable pour voir mes amis. J’hésiterai pas à y retourner l’année prochaine. Mais je paye pas une ossetie de cenne pour entrer là. D’autant plus que j’ai même pas vu Ricardo. Tsé.



Il fait frette, il vente, il vente tellement que j’ai du mal à marcher en ligne droite. J’ai pas envie de marcher, j’ai pas mon casse de pouel. Fuck it, je me calle un chocobo. Babaille.

jeudi 17 octobre 2013

Ma belle brume c'est la plus belle

Aujourd’hui se termine pour moi une longue fin de semaine de six jours (ouais!). Hier soir, c’était le highlight : j’ai enfin rencontré Marie, ma belle brume, la femme de ma vie. Ça fait un an qu’on se parle pis qu’on se flatte les cheveux virtuellement, et je me faisais à l’idée que ça se pourrait bien qu’on se voit jamais parce que je sais qu’elle a peur du dehors, des gens, de plein de choses, et je comprends et respecte ça, mais je lui ai quand même lancé l’invitation : « Ce soir, on passe la soirée chez Jos Dion en basse-ville de Québec, pis demain on remonte à Mourial. Si jamais ça vous tente de sortir… XX » 

Si jamais tu me vois débarquer chez Jos, call The Police, c’est que ça va pas ben… X

Puis elle se ravise.

Heille, ma toune, j’vais peut-être y aller, pour me faire une grosse peur… :D François peut pas parce qu’il travaille, mais j’vais peut-être me faire une grosse peur pis aller vous dire bonjour-bonsoir…

Encore là, j’aurais compris qu’elle choke. Je lui en aurais pas voulu. Mais elle en a dedans, ma belle brume. Du courage pis du nerf. Ça faisait un crisse de boutte qu’elle était pas sortie — t’étais pas née — mais hier elle a rattrapé le temps perdu, si on peut dire ça ainsi. Aujourd’hui, elle a quelques petits blancs, et ma mission c’est de lui rappeler ce qu’elle a oublié, puisque moi j’oublie jamais rien parce que je suis tout le temps saoule.




Ma belle brume,

J’espère que t’étais pas offusquée quand je t’ai pas reconnue en entrant chez Jos Dion. J’ai balayé la pièce du regard pour voir qui de mes amis étaient arrivés, et j’ai cru que Mathieu et moi étions les premiers arrivés. Mais il y avait cette fille en face du comptoir qui me fixait… Pourquoi elle me fixe? On se connait-tu, coudonc? HON. Elle a un t-shirt de Po, on doit bin se connaître… AH MON DIOU C’EST MARIE! *o* Juste pour te donner une idée, je suis sûre que même Zig-Zag aurait pas été aussi énarvée de retrouver ses parents que moi quand je t’ai enfin rencontrée. (Oué, j’ai l’air de ploguer des références pas rapport, mais j’ai revu toute la série de Passe-Partout dans la dernière année pis c’est ça qui vient de me passer par la tête…)

Mathieu trouvait ça drôle de nous voir s’énerver comme des fillettes, pis j’ai eu du gros fonne, cré-moué. On s’est d’abord échangé des cadeaux, pis c’était plus beau qu’à Noël : tu m’as donné le Zinc qui contient une nouvelle de ton frère pis une de Bock, pis une pieuvre gluante à câlisser sué murs. On l’a testée, tu l’as câlissée sué murs du Jos Dion plusieurs fois, pis on trippait solide à la regarder descendre doucement jusqu’au plancher. Je t’ai donné un macaron du Festival de la galette, pis un macaron André & Nicole pour ton frère. Là, t’étais déjà en train de t’excuser parce que t’étais paquet de nerfs. T’as pris ma main pour que je prenne ton pouls dans ton cou, et j’ai pu sentir ton p’tit coeur de gerboise qui pompe vite. Oh! Pas longtemps après, le barman est venu te dire que t’étais demandée au téléphone. T’es partie en sautillant, comme si la fin du monde te courait après, pis moi pendant ce temps-là je cherchais ma médication psychiatrique que j’avais pas encore prise. Tu m’as fait signe de venir te rejoindre, et j’ai couru dans la taverne avec mon pot de penule pour aller dire dans le combiné « Allô! hiiiiiiiiiiiii! » à François (ses tympans sont-tu fâchés?). Mathieu pis moi on trouvait ça überquioute que ton frère appelle pour s’assurer que t’es correcte.

Hoooooon! HOOON! Je suis désolée… J’étais ivre pis c’est jamais beau… Hooon… J’espère que tu m’aimes un peu encore pareil… T’es tellement gentille en plus, pis belle pis toute pis toute. Me suis cognée tellement fort que j’ai de la difficulté à marcher… :O
Je serais plus jamais gênée de te voir pis tu diras à Mathieu qu’il est adorable, c’est un gentil gentil garçon… 
Je me souviens plus de la fin, mais je sais que j’ai dansé… Merci pour les photos. XXX

Arrête de t’excuser, j’étais si heureuse de te voir! As-tu eu du fonne? J’veux dire, à part pour les bleus? Moi, ma seule déception, c’était les caves qui ont fait de la peine à Pascale, à commencer par celui qui lui a demandé si elle utilisait les toilettes pour femmes ou pour hommes. J’aurais voulu leur lancer des boules de feu avec mes yeux, aux pas fins qui savent pas vivre. Nous autres, on sait pas vivre, mais on est fins. Même quand t’as grimpé sur le comptoir, t’es restée polie. Le barman t’a gentiment demandé de descendre, pis t’as tussuite obtempéré. Emmanuel m’a dit qu’étant donné que tu t’es retrouvée par terre alors que tu touchais déjà le plancher, c’était peut-être mieux que tu sois pas sur le comptoir. T’étais toute piteuse, comme si t’avais fait une faute grave, alors que grimper sur le comptoir, c’est vraiment la moindre des choses à faire quand ça fait dix ans qu’on n’est pas sorti dans un bar.

Le comptoir du BAR??? Hostie… Je ris, mais j’ris jaune…

Je veux pas que tu t’en fasses, t’as rien fait de honteux, t’as pas traumatisé mes amis, pis Mathieu t’aime aussi. Tu capotes parce que t’as marché sur le pied d’Erika, mais oublie pas qu’Erika est une poète, qu’elle se tient aussi avec des poètes pis que ça lui en prend plus que ça pour être choquée. D’après mes observations personnelles, un poète c’est soit alcoolique, soit toxicomane, soit malade mentale, ou bien un mélange de tout ça. Alors tu peux avoir l’esprit tranquille. Un manné je pense que tu voulais me montrer tes boules, ou peut-être juste ta brassière, mais j’ai dit « NON! Les monsieurs en rut vont te mater! » pis t’as fait :O et t’as redescendu ton t-shirt. On a commencé plein de discussions sans toutes les finir, parce qu’on avait trop de choses à se dire. Deux grosses pies sales. On s’est flatté les cheveux toute la soirée, t’es douce comme Mouffie. On s’est même épouillées quelques fois, parce que je t’avais raconté comment j’ai trouvé et attrapé les puces de Mouffie. J’ai senti ton tsour de bras pis tu puais même pas. Tu dois te rappeler des parties de bras de fer que t’as faites? Tu m’as battue — mais ça c’est rien, c’est à la portée de tout le monde — mais t’as aussi battu Rosa ET MATHIEUSE. T’es donc bin forte! Tu m’as même soulevée. Tu t’entraînes-tu en cachette? Pascale voulait pas se mesurer à toi, elle a dit « moi je fais pas ces affaires-là, dans’vie je veux juste être quioute ». Elle était effectivement très quioute à ce moment-là, mais jamais autant qu’à son arrivée. Je l’avais pas prévenue que tu viendrais peut-être, pis anyway elle m’aurait pas crue! Les faces que vous avez faites au moment où vous vous êtes vues, ça valait plus que de l’or. J’exagère pas. Ma Pascale pis ma Marie qui courent à travers la taverne en sautillant pis en se parlant dans le creux de l’oreille, le gros party d’émotions, mon coeur en aon, osseties que vous étiez belles. Je vous aurais mariées drette-là. 

Tu dois te rappeler qu’on est allées au dépanneur avec Pascale et Rosa (Jovette) au début de la soirée. On est ressorties de là en feignant d’être outrées de pas y avoir trouvé de choutiames. J’aurais voulu que Litchi soit là, elle t’aurait aimée, pis toi aussi tu l’aurais aimée. D’ailleurs, je t’avais demandé si tu la connaissais un peu, et tes yeux sont devenu encore plus intenses : « Oh! Elle est BELLE, elle! » Mets-en qu’elle est belle notre Litchi. Pis j’aurais aussi voulu voir Simon Dou, pis Oli, mais peut-être que mon coeur aurait éclaté d’overdose de aon.

Je me souviens pus de toutes les tounes qui ont joué, mais je peux te dire qu’encore une fois, Mathieu a pris le contrôle du juke-box pendant une partie de la soirée, pis un manné il a dit « Marie fourre le juke-box! » parce que tu trippais sur ses choix de tounes. Quand il en sortait une vraiment bonne, tu criais pis tu sautais comme une gerboise, pis on dansait comme des maniaques sur le plancher de danse. Je t’ai montré la danse de Mathieu, tsé en claquant des doigts? Je sais pas si tu te rappelles. Le gros fonne musical a pas mal commencé avec Danger Zone. Je me souviens qu’on a fait une tentative de chorégraphie sur Vogue, que je t’ai chanté Quand on est en amour de Patrick Norman — tu trouvais ça bin drôle — pis qu’on a chanté en choeur Seul au combat des B.B. Et pendant qu’on s’excitait sur Take On Me, une fille est venu nous voir : « Pouvez-vous me dire comment ça que vous connaissez ça? » J’aurais voulu lui dire que non seulement la musique n’est plus figée dans une époque mais qu’en plus le retour des années 80 dure depuis 15 ans, mais on lui a juste dit notre âge. Elle avait 39 ans, et elle nous pensait beaucoup plus jeunes. Aon. C’est vrai qu’on se conserve bien, han?

En tout cas, on s’énervait pas mal autour du juke-box, mais un manné je sentais qu’on était un peu trop entourées de mâles en rut, alors je t’ai proposé d’aller dehors, pis t’étais bin d’accord. On est sorties de la taverne en chantant, pour ensuite s’apercevoir qu’un des dudes nous avait suivies. Pis il chantait avec nous. C’est là que t’as dit une des affaires les plus drôles de la soirée. Tu l’as regardé avec tes grands yeux magnifiques, bin sérieuse, pis tu lui as demandé « pourquoi tu fais ça? ». Avec la face que t’avais, t’aurais pu lui demander pourquoi il venait de faire une bouse sur le trottoir que ça aurait fitté. Là, son ami est venu nous rejoindre. Le dude — et là je dis dude parce que c’était vraiment un DUDE — qui te cruisait fort pis qui avait aussi cruisé Pascale juste avant. Mais il avait pas été bin fin avec elle, si j’ai bien compris. Elle est venu me voir, toute troublée, en se demandant ce qu’elle avait pu faire de mal pour se faire dire autant de conneries par des agrès, parce que juste avant le gars pas de tact lui avait demandé si elle utilisait la toilette pour hommes ou pour femmes. Le dude en rut lui a dit qu’elle était « déphasée » — ce à quoi j’ai répondu qu’il valait mieux qu’elle soit jamais phasée, calvaire — et lui a demandé si elle « faisait ça pour l’argent ». Là, je sais pas si j’ai mal compris ou s’il lui a vraiment demandé si elle était pute, mais ce qui est certain c’est que Pascale se sentait pas bien, que ce dude lui a manqué de respect pour fucking rien. Bref, tu comprends pourquoi je me méfiais encore plus de lui. Ah pis avant qu’on sorte dehors — et là je veux pas te faire peur — vous avez dansé un slow ensemble, pis vous vous êtes même embrassés, mais c’était pas du gros frenchage cochon, juste un petit bec, t’étais pas très entreprenante avec lui. Mais là, une fois dehors tous les quatre, ce dude s’est éloigné avec toi, dans le but évident de mettre son pinis dedans toi un manné dans la veillée. À ce stade-là, j’étais déjà devenu ta chienne de garde. Je l’ai approché pour lui dire de calmer ses ardeurs, mais son ami m’a interrompue dans ma grande démonstration d’intimidation. « Laisse-les faire, tu vois pas qui va se passer de quoi? » Bin justement. Pis toi, tu vois pas que mon amie est un peu saoule? « Bin oui, pis lui aussi. » En bon chum, il voulait aider son ami à scorer. Pis moi, je voulais aider mon amie à pas avoir de gros regrets le lendemain. Ça aurait pu virer en hostilités, mais on s’est entendus sur le fait qu’on surveillait nos amis respectifs. OK, cool. Mais là, il se tourne vers son ami et lui dit : « En passant, la fille avec qui tu parlais tantôt, bin je pense que c’t’un gars. Je regardais sa grandeur, ses mains, ses épaules… pis c’est un gars. » C’est rare que je suis bête avec les gens que je connais pas, je suis généralement assez polie. Mais là. Ossetie. « DUDE. Tu t’es rendu compte qu’elle est trans? Bravo. BRAVO. » Là, il avait l’air mal à l’aise, pis il essayait de se justifier, comme quoi il voulait juste prévenir son ami, au cas où il la frencherait et quoi encore… « Quoi, c’est-tu vraiment grave, frencher une trans? » T’as tout de suite répondu « non. Vraiment pas. »Toi aussi t’étais scandalisée. Mais ton dude décollait toujours pas. Je t’avoue qu’à ce moment-là, j’ai eu un peu peur. Peur qu’il réussisse à te convaincre de partir avec lui. Ou pire, avec lui pis son chum. J’étais seule contre eux, et peut-être que j’aurais pas eu le temps de les mordre à la gorge. Mais tu es revenue vers moi aussi vite que tu t’étais éloignée, tac! comme un aimant, et on est rentrées ensemble dans la taverne. PAPAON!

T’es tombée que’ques fois, dont une grosse fois en dansant avec Pascale à côté de la machine à poffe corgne. On a eu peur que ce soit grave, t’es restée assise une bonne minute, puis tu t’es relevée, toute réparée.

J’me suis vraiment blessée quand Pascale est tombée sur moi… je souffre beaucoup en fait. J’ai le derrière de la tête enflé et mon dos me fait horriblement mal… J’me souviens plus si j’ai pleuré ou si j’ai essayé de cacher la douleur, mais j’pense que c’est là que j’aurais dû m’arrêter…

Aw, ma p’tit gerboise blessée! Je connais pas bien tes limites de boisson, avoir su j’aurais dit à Mathieu de pas te vendre son Captain Morgan. Moi je voulais avant tout m’assurer que tu rentres chez toi avant de quitter le bar. Parce que les deux bucks nous lâchaient pus. Au départ tu me disais de pas caller de taxi, que t’allais t’arranger, mais je vous ai convaincues, Pascale et toi, de venir l’attendre dehors avec moi. Après une tournée de becs, je vous ai accompagnées au taxi comme une maman poule. J’espère que le reste de la soirée s’est bien passé, que Pascale et toi avez fini le party en beauté, pis que François était pas trop traumatisé de vous voir maganées ce matin.

J’ai mangé une frite pis Pascale une poutine, mais quand François a dit les mots Captain Morgan, j’ai vomi toute ma bouffe en disant, la tête dans la toilette : « François, j’vais mourir, j’vais mourir, j’pense que chu en train de mourir. » J’ai tellement peur d’avoir manqué de respect… J’me souviens pas du tout du monsieur qui me cruisait, aucune idée. J’ai retrouvé son number dans ma sacoche…

Je peux pas te dire quoi faire, mais je pense pas que tu l’aurais laissé t’approcher si t’avais pas été saoule. Vers la fin de la veillée, tu m’as glissé à l’oreille que tu cherchais à l’éloigner de Pascale. Serais-tu une chienne de garde toi aussi?

Tu m’as demandé plusieurs fois au cours de la soirée si je te trouvais folle. Bin mets-en. Pis c’est correct de même. T’es une belle folle, t’es folle dans plotte, pis je l’aime, moi, ton intensité, même si elle me fait un peu peur, parce que ça fait toujours peur se faire chatouiller ou mordre, mais c’est une peur le fonne. Je sais pas si tu comprends ce que je veux dire? Cette intensité nous garde vivants. Tant qu’à vivre, aussi bien être vivant en crisse, tu penses pas?

Merci pour la soirée pis toute, ma belle brume.

Ton Vila XX

Péesse : Je me trouve poche rare d’avoir oublié mon Zinc sur une table, mais j’ai confiance que je vais finir par le retrouver, Emmanuel pis Alicia doivent bien connaître 95% des clients chez Jos Dion.

Souvent je me retrouve avec du monde qui travaille fort pour être pas sortable
mais chez jos dion ce soir je suis juste avec des gens extraordinaires
agoraphobe
transgenre
obsessionnelle compulsive
langue de porc 
grosse laurentide et rivotril
la sœur de François Blais est partie au dépanneur avec mon coat de pimp

— Mathieu Arsenault, poème écrit chez Jos Dion par un beau soir d’octobre 2013






mercredi 9 octobre 2013

Voir que je vais attendre le 1er janvier, heille wo

J’avais un peu peur qu’elle me chicane, qu’elle me fasse des yeux sévères qui jugent, ou qu’elle me ponde une longue liste de recommandations, mais la nutritionniste que j’ai rencontrée ce matin était super fine et encourageante. Par exemple, au lieu de simplement me traiter de crisse de folle, elle a ri quand je lui ai dit que je mangeais des patates au beurre de pinotte presque tous les jours. Et je lui ai tout dit. Que ça fait des années que je néglige mon alimentation, que je mangerais de la moulée si ça existait, que j’aime pas la salade. Je lui ai aussi dit que je voulais me mettre en forme, devenir aussi forte que Rocky. Et elle ne m’a pas servi l’habituel speech sur les protéines, parce que tsé, j’ai pas encore décidé de devenir culturiste. En gros, j’ai retenu que je devrais manger du tofu pis des graines de lin, que je pouvais pas me nourrir exclusivement de petits poudignes de soya à la vanille française, que je pouvais manger des noix à volonté (mais ça s’applique pas au fuckolat, pis ça c’est triste), que je mesure 5’5’’ et demi, pis que j’ai pris sept livres.

SEPT LIVRES.

Bien sûr que je me suis vantée sur Facebook drette en arrivant (« Tu dois être enceinte! »). Que j’ai tweeté Mathieu (« T’as mis beaucoup de maquillage avant de partir, t’es sûre que c’est pas ça? T’as bien enlevé tous les dépôts en te brossant les dents? »). Pis que j’ai visité trois (3) gyms. Je sais que j’ai peut-être l’air d’être en hypomanie, mais je pense que je suis vraiment dedans pour m’occuper de ma carcasse. Sinon, c’est elle qui va s’occuper de moi, pis ça, ça me tente pas pantoute.



Mon seul obstacle, c’est mon budget. Si je peux continuer d’attraper des contrats de révision et de vendre des belles gnéseries sur mon Etsy de boutique, je devrais bientôt être en mesure de me payer un abonnement au gym. Sinon, je demande ça comme cadeau pour mes dix prochaines fêtes à venir (en supposant qu’il me reste au moins dix ans à vivre). Je travaille fort, promis.


J’ai quand même envie de me plaindre un peu : c’est pas toujours facile, devenir une grande personne.

mercredi 18 septembre 2013

Le monsieur voulait des nouvelles de ma chatte

En sortant de la fruiterie, le monsieur m’a arrêtée. Je pense qu’il m’avait vue à la caisse, et qu’il m’attendait. Il voulait des nouvelles de ma chatte.

— Heille, comment c’qu’a va, ta chatte? Est-tu toujours vivante?
— Oui! A va bien!
— Est rendue à quel âge, là? Seize ans?
— Dix-huit ans!
— A va battre des records!

On a jasé de Po en marchant jusqu’au prochain coin de rue. Il voulait pas m’embêter. Juste me parler de Po. C’est la quatrième fois que je croise ce monsieur, et à chaque fois il me parle de Po. Je lui ai pas dit que je faisais des t-shirts de Po et que je venais tout juste de sortir un nouveau modèle, heille wo, des plans pour qu’il me traite de crisse de folle. Mais toi, chère lectrice, tu le sais déjà que je suis une crisse de folle, alors je vais te parler de mon nouveau t-shirt de Po.

Quand j’ai fait un concours sur Terreur! Terreur!, je savais pas à quoi m’attendre. Eh bien je me suis retrouvée avec l’embarras du choix. Les résultats sont ici.

Je suis très fière de te présenter ce t-shirt créé par Zviane. Regarde comme il est beau! *o*

Zviane qui porte l'ostie d'Po. Aoooon.


Et les cartes postales!

Po la cougar, par Iris

Po, par Vanessa Renard

Je. Capote.

Quand je n’aurai plus de dette de vet, je veux verser une part des profits à un refuge pour chats de Montréal. Moi qui exploite les chats avec ma grosse business, je leur dois bien ça!

Po est en forme. Ce matin, elle chassait mes pieds à travers mes couvertures. Elle devient de plus en plus soyeuse (y a-t-il une limite à ça?). Et elle est en vedette — deux fois! — sur la page d’une marque de litière. Ai-je besoin de te dire à quel point je suis émue pis fière pis tute?

Bon. C’est l’heure de notre documentaire pré-dodo. Bonne nuit, chère lectrice.

On peut acheter le t-shirt ici.
La carte postale d'Iris, ici.
La carte postale de Vanessa, ici.

vendredi 13 septembre 2013

La fois où j'ai roulé en Bixi

J’étais en train de tchatter avec ma belle brume quand t’à coup j’entends des hurlements de démons dans la ruelle — des chats, on s’habitue presque. Mia arrive au galop, breake sec devant moi, me fixe de ses grands yeux noirs, et me lâche un petit « miau? » comme si j’étais supposée savoir quoi lui répondre. Tute poffée. Elle perd pas de temps à me questionner pis elle s'en va tussuite voir à la fenêtre de la chambre pour comprendre qu’est-cé qui se passe dehors. Quatre, cinq secondes. Mia repart vers la cuisine, grimpe sur le rebord de la fenêtre. Petits miaux anxieux. Elle court à la fenêtre de sa chambre, je l’entends, pou-doum, puis elle revient dans la chambre de Mathieu, pour surveiller par la fenêtre. Elle dépoffe tranquillement…

Ça l’a occupée pendant plusieurs minutes. Ça m’a aussi divertie, je l’avoue. Mais là, je pouvais pas trop niaiser, fallait que je fasse un aller-retour chez moi. Ce qui veut dire interrompre mes activités importantes pendant une heure. Sauf si je voyage en Bixi. Hum. Est-ce que je suis game?

Avant de déménager à Kingston, Frédéric m’a légué sa clé de Bixi. Il reste encore plusieurs semaines de belle sphate sur laquelle rouler, il faut bien que j’en profite. L’affaire, c’est que j’ai peur de faire du bécique à Montréal. Et je suis limite dangereuse. J’ai peur de me faire fesser par un char, peur de faire une collision avec un autre cycliste en sens inverse, peur de passer sur une rouge sans m’en rendre compte, peur de glisser sur une pelure de banane. Je me sens pas safe sur un bécique à Montréal. Vraiment pas à l’aise. D’un côté, il y a moi, et à l’autre bout du spectre, il y a Ranger. J’aimerais ça arriver à me situer presque au milieu, juste pour dire que je peux considérer que c’est une bonne idée de me déplacer à vélo au moins une ou deux fois par semaine. Pis là, c’est le temps de m’exercer.

Je pars pis je me trouve un Bixi. Je prends le premier du bord. Avant de le sortir de son box, je me rappelle que Mathieu m’avait recommandée de vérifier les pneus. Je les tâte. Euh, ça me semble être, euh, de bons pneus. Je libère mon Bixi (ça commence bien, continue comme ço!), je réussis à ajuster le siège (yé!), pis je pars. Doucement. Pas vite. Je sors ma vision périphérique, j’ouvre grand mes oreilles, pis j’atteins la piste cyclable sur Rachel (une étape de faite! High five!). Rachel. Arque. La seule fois où j’ai fait du vélo à Montréal, c’est l’été dernier, pis j’étais passée drette là. Cette fois, c’est pire, parce que je suis toute seule, y a pas Mathieu qui me surveille en riant. Je suis sûre que ça paraît que je suis tendue. Les mains sur les freins, je roule en pépère, je regarde partout en même temps, j’ai peur qu’un char passe sur une rouge ou oublie son stop et me ramasse violemment, je suis tute poffée, j’ai hâte d’avoir franchi cette zone. Huuuuh…

J’ai survécu. Tout s’est bien passé, je suis rentrée chez moi, j’ai flatté Po pis j’ai ramassé mes cossins. Mais pour le retour, j’ai préféré marcher. Trop fatiguée pour être assez attentive pour rouler.

En route vers la picerie avec Mathieu. 

— Ça a l’air de rien, mais depuis que je passe mes journées à courir dans tous les sens, je me mets en forme!
— Aon, c’est bien.
— Reste juste à m’inscrire au gym pour devenir FORTE.
— Pourquoi devenir fort quand on a des ROBOTS? Ça sert pus à rien d’être fort.
— Bin là. Je veux pas que ce soit un robot qui clanche Jean-Philippe au bras de fer. Je veux le battre avec MA force!
— Pourtant, ça serait pas mal plus l’fonne avec un robot…
— Oui, OK, t’as raison. Ça serait très cool de voir un robot contre Darnziak. Hi hi hi…


Je veux quand même aller au gym. Parce que je veux casser des noix avec mes fesses.

Je sais pas comment finir cette note de blogue. Toute cette activité physique m'a épuisée, mes yeux ferment tout seul. Rockyfication, étape 1. Yeah.

samedi 24 août 2013

Y pleut des chats

Je revenais de la poudignerie — avant j’appelais ça la fruiterie, mais Frédéric m’a dit que vu que j’allais là juste pour acheter des p’tits poudings de soya, je ferais mieux d'appeler ça la poudignerie — quand j’ai vu un chat tomber d’un arbre drette à côté de moi. Wow. Pendant une fraction de seconde, je trouvais que c’était un crisse de gros oiseau, mais c’était Nina, la petite chatte noire d'un voisin. Nina, je la flatte à chaque fois que je la croise. Et je dois dire que j’ai un parcours bien précis, que je choisis mes rues exprès pour croiser les chats que je connais. En allant à la poudignerie, j’avais croisé une chatte que j’ai flatté une fois auparavant, une magnifique tabby à bottes blanches. Méga slut. Elle se tortillait par terre, je pouvais pas arrêter de la flatter. Quand j’ai vu qu’un couple de seniors me regardaient de leur balcon avec un p’tit sourire, j’ai compris que c’était leur chatte. Greta. Astheure, je sais dans quel boutte je risque de croiser Greta, alors j’ajoute un nouveau X sur ma map mentale de folle aux chats.

J’ai bien sûr flatté Nina quand je l'ai reconnue. Elle était bin correcte, je pense que c’est une acrobate professionnelle. Juste avant, j’étais allée rencontrer les deux chats que je vais garder en fin de semaine. Je suis maintenant cat sitter, c'est pour ça. Charles m’a présenté le timide Nestor, qui était pas mal chic dans son habit de monsieur chic, mais qui persistait à rester dans son abri nucléaire sous le fauteuil blindé. Il a eu une enfance traumatisante, faut pas le juger. Mademoiselle Cunningham, pas besoin de la chercher, elle est partout en même temps. Elle est blanche comme une soutane, mais c’est la fille de Satan. C’est pas exactement les mots de Charles, mais en gros, il m’a dit qu’elle était démoniaque et totalement adorable. Je sais qu’il dit la vérité, et j’aime déjà ses deux chats. Mademoiselle Cunningham me rappelle La Fouine, mais sans l’obésité morbide, les scratchs au visage et le dardjére brun. J’ai pas mal hâte de jouer avec, et j’espère gagner l'amitié de Nestor.

Après avoir flatté Nina, je suis rentrée chez moi, j’ai fourré un blé d’Inde dans le micro-ondes — ris pas de moi, c’est le meilleur mode de cuisson pour le blé d’Inde en bâtons — pis j’ai sortie Po dehors. Elle voulait surveiller sa ruelle, parce que c’est important de faire ça régulièrement, c’est sa routine de chat, et avant même que mon premier épi ne soit cuit, je vais voir Po et je remarque qu’elle est toute raide, qu’elle fixe un ennemi. Je m’approche, et je vois que OMG c’est mon beau chat! Il a retrouvé ma maison et il est revenu! Hiiiiii! L’affaire, c’est que mercredi soir je suis sortie au Passeport avec Chogna pis Léa. En s’y rendant, on a trouvé un beau chat à tuxedo qui miaulait comme un perdu de l’autre côté de la rue, sur St-Denis. Moi, ça me fendait le coeur d’entendre ses cris de détresse, alors je voulais aller le voir, mais Léa disait qu’il faut faire confiance aux chats, que ce chat-là devait connaître son quartier, puis elle a dit « heille c’est peut-être Gastounet! » ça fait qu’on a traversé pour aller vérifier ça. Léa est quand même pas mal attentive aux avis de disparition féline, elle avait pris une photo de l’affiche de Gaston. Malheureusement, les taches ne correspondaient pas. C’était pas Gastounet. Mais c’est pas de sa faute, s’il n’est pas Gastounet. Faut pas le laisser à lui-même alors qu’il semble désorienté. Notre beau chat — on a fini par l’appeler Chawn Doulude, pour toutes ces raisons qui te viennent en tête si tu connais Shawn Cotton et/ou Sébastien Dulude — était très amical, il se laissait flatter le bedon sans préliminaires et ronronnait pas mal. Pendant qu’on l’admirait tout en se demandant comment l’aider, un couple de jeunes punks se sont joints à nous pour le flatter. Je leur ai demandé s’ils voulaient le déposer dans une ruelle plus tranquille, où il pourrait au moins se réfugier sous une galerie, mais Chawn n’a pas voulu, alors les gentils punks n’ont pas insisté. « J’aimerais ça le prendre avec moi, mais mes deux colocs sont allergiques. » Ah, faut jamais habiter avec des gens allergiques aux chats, voyons… Tss. En tout cas, Chogna, Léa pis moi on a continué notre chemin vers le Passeport, en espérant que Chawn soit retrouvé par ses humains ou retrouve lui-même la bonne porte. 

On s’est shaké la fesse en masse, pis en sortant on a jasé de chats avec deux inconnus. L’un d’eux vivait avec un main coon gériatrique de 18 ans. Aon! Comme Po! Aon, les chats. Ça rapproche les gens. J’ai soudain une pensé pour Chawn, je dis que j’espère qu’il va bien…

Sur le chemin du retour, Chawn nous attend dans le petit parc sur Rachel coin Berri. Je dis qu’il nous attend parce que des fois ça nous monte à la tête, les histoires de chats, mais c’était sûrement un gros hasard. Il a miaulé assez fort pour attirer notre attention, et là je suis tutémue de le revoir. On veut pas le perdre encore plus, mais il nous suit. On fait quoi? On va pas le laisser miauler tout seul et l'abandonner? Un double abandon, c'est chien! C’est là que Léa a un flash : aller lui chercher du bon manger à La Banquise. Pendant que Léa passe sa commande, Chogna pis moi on flatte le beau chat. Je peux pas le faire entrer chez moi, et c’est pas une heure appropriée pour chercher de l’aide. Léa revient avec des soucisses dans la sauce. Mmmm, viens manger le bon menoum de soucisses, beau chat! Il s’en câlisse. Meh. Comment ça tu veux pas manger, beau chat? T’es trop snob pour des soucisses de La Banquise? Bon. C’est peut-être un crisse de bourge. Pas grave, on l’aime pareil. Ah non, la police… « Y va pas nous donner un ticket parce qu’on s’assoit sur le trottoir, j’espère? » Léa le sait que les flics sont pas trustables. Par chance, on a affaire à un gentil policier pré-retraité qui semble assez détendu pour ne pas sentir le besoin de nous faire chier.

— Il vous veut quoi, le gars?
— Quel gars?
— Bin, j’ai remarqué qu’un gars vous regardait de l’autre bord de la rue.
— Ah. On n’a pas vu ça. On est trop déconcentrées par le chat. 
— Le chat?
— Oui, on a trouvé un chat. On essaie de l’aider.

Le flic s’en mêle pas et nous souhaite bonne chance. Fiou. J’aurais pas voulu aller en prison pour avoir donné un bout de soucisse à un chat. Bon bin viens-t’en avec nous, beau chat. Je vais au moins pouvoir te donner des croquettes (deluxe) et un collier de sauvetage. Mon collier de sauvetage, c’est un collier que j’ai acheté exprès pour les chats qui semblent perdus. J’y ai attaché un tube contenant mon adresse email, question d’avoir un suivi si le chat est ramassé par des humains. Pourquoi je l’avais pas sur moi? Parce que je suis pas encore une experte en rescue. Pas encore.

Léa nous quitte au parc La Fontaine pour récupérer sa monture et dormir chez elle. Le beau Chawn nous suit au trot et on voit bien qu’il est fatigué, il a la gueule ouverte. Chogna est très perturbée de le voir si désespéré de rentrer chez lui. Il arrête à chaque maison pour explorer, mais c’est jamais la bonne porte. Courage, mon minou. On va t’aider. Pourquoi les chats n’ont pas encore évolué pour apprendre à parler comme les humains? On aurait juste à lui demander c’est quoi ton adresse, on t’emmène en taxi, merci bonsoir. On n’est pas mieux, nous, on comprend pas toujours le langage félin. Ce que je saisis, en tant qu’Homo sapiens, c’est que j’ai devant moi une créature qui est angoissée, qui n’est pas du tout à l’aise où elle se trouve, et qui a hâte en crisse de rentrer chez elle.

Ah, mais un chat, ça peut survivre tusseul dehors, ça perd jamais ses instincts.

Des fois oui, des fois non. Chawn Doulude, il a tout juste l’instinct de pas se faire rouler dessur par les voitures. On le supervise, d’un coup qu’il comprendrait pas la différence entre rouge pis vert — est-ce que les chats distinguent ces deux couleurs? Il se met à grogner. Qu’est-ce que t’as, beau chat? T’es pas enragé, toujours? Oh. Un autre chat. Hum. On fait pas la guerre, OK? Chogna s’occupe d’éloigner le chat blanc tandis que j’incite notre minou chic à traverser la rue avec moi. Et hop. Un boulevard de franchi. Ah non, un autre chat. Putain. WOW. On dirait un savannah de taille réduite! Ça peut-tu être un bengal? Peu importe, ce chat a un collier, il a l’air précieux, alors soit il chille dans sa ruelle, soit ses humains sont déjà à sa recherche. Anyway, on peut pas tout faire, querisse. FUCK, un autre chat! Pis un autre? Ataboy… On est maintenant suivies par une meute de chats. Le bengal, un tabby avec collier et médaille, et un chat fantôme qui nous suit dans les buissons en miaulant. Bon, on sacre-tu notre camp avant que la guerre pogne?

On arrive chez moi, dans ma ruelle. Dans la ruelle de Po, pardon. Je cours chercher le collier de secours, et je le mets à Chawn Doulude. Je pars lui chercher à manger, et quand je reviens, Chogna me dit qu’il badtrippe, que la clochette le rend fou. Oh la la. Il se roule par terre en battant de la queue, je dois lui enlever ça au plus vite. J’arrache la clochette. Ça câlisse eurien. Il panique encore. Bon. Je peux pas le laisser errer seul dans la nuit avec un accessoire de torture. Je le libère. Je m’excuse, Chawn. Il refuse mon offre de croquettes et poursuis sa route en allant miauler ailleurs dans le quartier.

Ce soir-là, Chogna pis moi on se couche un peu tristes. On a eu du fonne au Passeport, mais un chat perdu, c’est pas drôle. Je l’ai pas trouvé ni sur Petluck ni sur Kijiji, ni au Berger blanc ni à la SPCA. Pas encore un autre chat jeté à la rue, j’espère?

J’ai placé des annonces un peu partout, alerté mon réseau de folles aux chats, et hier soir j’ai décidé d’aller farfouiller les ruelles avec Frédéric. Deux heures à marcher dans le quartier avec un sac de minouches. (Saveur de lait crémeux? Mais c’est juste loadé de farine de sous-produits de poulet, de maïs moulu et de graisses animales! Ça doit pas goûter la crème glacée, han.) Aucune trace de Chawn Beau Chat Doulude. On a quand même flatté Nina, et plus loin on a fait la connaissance d’un beau gros chat noir bien viandu (il aimait nos treats au lait crémeux), mais j’étais déçue de pas retracer mon chat perdu. Est-ce que j’ai mal agi? Aurais-je mieux fait d’appeler la SPCA? D’abord, est-ce que la SPCA est ouverte à 5 heures du matin? Est-ce qu’il serait encore plus traumatisé par une fourrière que par la  rue? Et je veux pas l’envoyer à l’abattoir… 

Tu comprends maintenant, chère lectrice, pourquoi j’étais si heureuse et touchée de le revoir dans ma ruelle? Là, il faut aider Chawn Doulude à retrouver son foyer et son véritable nom. Sinon, on lui trouve un vrai foyer aimant. Je veux qu’il soit aussi léger et insouciant que la petite Nina qui bondit des arbres.


Sur la photo d'origine, on voyait mes bobettes. Merci pour le rognage, Léa.






samedi 6 juillet 2013

La fois où je me suis crissée dehors de chez moi

C’est quoi la pire affaire qui puisse arriver quand tu vis en colocation? J’ai bien peur d’être en train de la vivre présentement.


Réveil brutal à 7 :45 ce matin. Bruit anormal inquiétant. Au lieu de me lever pour aller voir ce qui se passe, j’ai texté Ringuette.

—C’est quoi le vacarme que je viens d’entendre?
—Moi qui se chie dessus pis qui vomis dans douche.
— -_-  T’es pas supposé travailler à huit heures?
—Veux-tu voir mes boxers? Je me suis chié dessus pour vrai.
— :O Comment ça? Qu’est-ce que t’as, Mynou? :(

Pas de réponse. Du bruit dans la salle de bain. Notre salle de bain qui est maintenant une zone sinistrée.

J’ai tchatté avec Joanie, qui comprend ma peur, qui m’a rassurée et fait rire. J’ai attendu que Ringuette m’explique ce qui se passe, qu’il me confirme que c’est pas une joke, qu’il a vraiment une gastro subite et explosive, pis je me suis sauvée. Comme une ossetie. J’ai trouvé refuge chez Mathieu, même s’il fait bin trop chaud dans son appart au deuxième étage, dans son lit mezzanine plein de bébés areniers, même si j’avais zéro envie de me taper une marche après seulement deux heures de sommeil.

Mais j’ai tellement peur de ça, moi, la gastro. En temps normal, ça m’écoeure et me fait peur, mais en temps de vaches maigres, c’est presque dangereux. La seule gastro que j’ai eue m’a valu 24 heures d’hospitalisation et 10 livres en moins, à une époque où j’en pesais 15 de plus que maintenant. S’il faut que je choppe une gastro maintenant, j’ai peur de disparaître, ou pire, de me faire gaver comme un canard à pital.

Si c’est pas un drame humain, je me demande bin ce que c’est. OK, j’ortourne me coucher. Bye.


Jeu amusant pour toi mes lectrices : en excluant cette phrase, combien de fois peux-tu compter le mot « peur » dans le texte ci-dessus?